Illustration pour bannière

Pierre-Antoine Chardel. La recherche et l’enseignement à l’épreuve de l’IA : réflexions sur quelques défis éthiques, herméneutiques et sociétaux. Journée mondiale de la Philosophie, Université d’Antananarivo; Institut Français de Madagascar; UNESCO, Nov 2024, Antananarivo, Madagascar.

Date de publication
26 janvier 2025
Catégories
dans
Auteur
par

Il y a bien longtemps que les nouvelles technologies ont fait bouger les lignes de notre rapport au savoir. On ainsi pu parler de l’épanouissement d’une « intelligence collective » (Pierre Lévy) résultant de la mise en réseau de la société, impliquant de nouvelles façon d’appréhender les connaissances, de manière plus fluide et instantanée, par l’Internet et les technologies de l’information. Mais aujourd’hui, le déferlement des IA dans nos vies, et dans le monde académique plus spécifiquement, nous oblige à nous interroger sur ce qu’être un sujet apprenant et interprétant veut dire. ChatGPT, par exemple, conçu pour être utilisé dans des applications de chat en temps réel, comme un assistant virtuel ou comme un robot conversationnel, contribue à modifier notre rapport à la production de connaissances. Ce que permet ce système d’IA (ou bien Perplexity AI pour prendre un autre exemple) est séduisant dans une société où l’impatience est devenue la norme. Comment faire face à un tel déferlement dans nos milieux académiques ? Quelles mesures concrètes sont prises dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche en France (tels que l’EHESS, Sciences Po – Paris, l’Institut Mines-Télécom ou La Sorbonne) ? L’UNESCO a, par exemple, mis en avant le fait d’avoir conçu une publication pour préparer les décideurs politiques au rôle de l’intelligence artificielle dans l’éducation. Intitulée IA et éducation – Guide pour les décideurs politiques, elle est présentée comme ayant « pour but de favoriser une compréhension commune des opportunités et des défis créés par l’IA dans l’éducation… ». Mais au-delà de ces déclarations institutionnelles, comment pouvons-nous affronter, en tant que chercheurs et enseignants, de tels effets de production de connaissances et d’informations ? Quelles sont les questions éthiques et herméneutiques qui surgissent ? Plus amplement, quel nouveau rapport au savoir s’impose dans nos sociétés hypermodernes et comment pouvons-nous y faire face de manière aussi responsable que possible ?