Axes de recherche
Axe 1 : Ethique et société numérique
Si les technologies numériques nous permettent de nous ouvrir à de nouvelles formes de sociabilité et d’inscription dans la sphère publique, il apparaît toutefois nécessaire d’interroger les mutations qu’elles engendrent d’un point de vue éthique et social. Car tout ce qui est technologiquement possible n’est pas toujours humainement ou socialement souhaitable. Il convient donc de réfléchir à la possibilité d’élaborer une théorie critique de nos environnements technologiques à l’heure où le développement des agents dits « intelligents » et « autonomes » est globalement considéré comme allant dans le sens du progrès. Or quelle est la nature des progrès engagés par de telles innovations ? Quelles visions de la société en découlent? Un tel questionnement motive, entre autres, l’implication de certains membres de l’équipe ETHOS dans le projet de recherche ANR ETHICAA. Plus amplement, il s’agit dans cet axe de nous pencher sur les contextes discursifs et les représentations sociales qui sous-tendent le développement des technologies numériques. L’expansion des technologies de surveillance et de contrôle sont sur ce plan un enjeu important. Un ouvrage a notamment été publié dans cet esprit en 2014 : Politiques sécuritaires et surveillance numérique (CNRS Editions). Des liens scientifiques très étroits sont sur ces aspects entretenus avec la Chaire Valeurs et Politiques des Informations Personnelles de l’IMT.
Chercheurs impliqués dans cet axe :
Ritta Baddoura-Gaugler, Pierre-Antoine Chardel, Armen Khatchatourov, Shirley Carter-Thomas, Philippe Castelnau, Robert Voyer, Jean-Marc Salmon.
Axe 2 : Enjeux éthiques et humains dans les organisations
en partenariat avec la Fondation Ostad Elahi – Ethique et solidarité humaine
Partant du postulat que les organisations sont avant tout des construits humains et sociaux, les recherches regroupées dans cet axe prennent pour objet ces dernières dans une approche humaniste, ouverte sur la réflexivité, la reconnaissance de l’autre et des multiples voix et langages qui s’expriment dans et autour de l’entreprise. Nous privilégions des méthodes d’enquête qualitatives et réflexives qui, tout en partant de l’état actuel des théories centrales des sciences des organisations, n’hésitent pas à s’ouvrir sur les pensées des auteurs en philosophie et sciences sociales. Les organisations sont en effet le lieu de transformations importantes et de complexités nouvelles, notamment sous l’effet de la mondialisation, des turbulences économiques et des profondes mutations technologiques qui nous amènent à en questionner les implications organisationnelles, humaines et éthiques. Les recherches examinent par exemple les enjeux humains et organisationnels de la gestion du changement, questionnent les modes de construction et d’évolution des normes professionnelles, étudient les conditions et les conséquences de la responsabilité sociale des entreprises. La question du sens donné et vécu par le sujet au travail sera dans ce contexte centrale. Nos recherches interrogeront ainsi les pratiques managériales par rapport à leur acceptabilité et leur légitimité et pas seulement en termes d’efficacité et réfléchiront aux modalités concrètes de mise en œuvre d’une démarche éthique tant sur le plan individuel que collectif. Les questions de la souffrance au travail et en particulier des risques psycho-sociaux y seront travaillées, mais aussi celles du plaisir et du bonheur au travail. De même que les nouvelles formes de motivation, de formation, et les nouvelles compétences induites par le numérique. Sur ce deuxième axe, nous bénéficions d’un partenariat avec la Fondation Ostad Elahi, plus précisément dans le cadre des recherches et enseignements que celle-ci mène sur la pratique éthique individuelle dans les organisations.
Chercheurs impliqués dans cet axe :
Loréa Baïada-Hirèche, Philippe Castelnau, Pierre-Antoine Chardel, Ghislaine Garmilis, Bhumika Gupta, Jean-Luc Moriceau, Mélissa Boudes, Jerzy Kociatkiewicz , Monika Kostera, Andréa Micheaux
Axe 3 : Esthétique, design et créativité
Notre lien avec les organisations et avec les technologies est médiatisé par un contact esthétique et un univers de sens. Nous ne pouvons les comprendre sans réfléchir aux conditions matérielles, sensorielles, symboliques et imaginaires dans lesquelles elles s’inscrivent et nous nous inscrivons car elles influencent ou coproduisent le sens, les pratiques et les enquêtes. Ce qui pose le double défi de considérer ces dimensions comme à la fois constitutives des organisations et des technologies et composantes clés du processus de recherche. Nous nous proposons ainsi d’ouvrir notre regard à la matérialité, aux affects, aux productions culturelles et artistiques et aux médias dans les objets d’étude et dans nos approches. Le sensible et le sensé ne sont pas dissociés car c’est ensemble qu’ils produisent leurs effets politiques, subjectifs et existentiels. Les études dans cet axe suivent le design des données, les expériences esthétiques, les stratégies muséales, les effets performatifs, les films, le théâtre ou les nouveaux médias tant dans leurs productions d’affects que dans leurs effets politiques et la configuration des imaginaires.
Chercheurs impliqués dans cet axe :
Pierre-Antoine Chardel, Charles Egert, Robert Voyer, Jean-Luc Moriceau, Jennifer Malet.