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Pierre-Antoine Chardel. Du primat du visage aux richesses inattendues de l’écriture. Remarques sur l’herméneutique d’Emmanuel Lévinas. Revue philosophique de Louvain, 2002, 100 (1-2), pp.186-211.

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1 février 2021
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Cet article se donne pour tâche d’examiner la place que Emmanuel Lévinas accorde à l’écriture dans sa réflexion éthique. Si le mode d’accès privilégié à Autrui semble être incontestablement le visage, ce visage qui excède la phénoménalité et qui m’assigne à une responsabilité infinie, le rapport à l’écrit paraît également avoir une réelle pertinence d’un point de vue éthique. Au-delà de la fixité qu’elle instaure, l’écriture a en effet pour caractéristique d’exposer son «dit» à une reprise permanente, et de nous exposer ainsi à l’altérité infinie du «dire», à ces visages perdus, en nous élevant par là même au sens de l’Autre et à la sacralité de tout texte. C’est à travers une telle pratique herméneutique que l’écriture, autant que l’Écriture Sainte, acquiert une dimension éthique indéniable.