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Marie-Astrid Le Theule, Jean-Luc Moriceau, Yannick Fronda. Les chemins de traverse et le gestionnaire : une gestion des possibles. Congrès de l’Association Française de Sociologie, Jul 2011, Grenoble, France.

Date de publication
19 décembre 2019
Catégories
dans
Auteur
par Marie-Astrid Le Theule

Si dans le discours de la gestion, la création et l’innovation sont valorisées. Ce ne sont pas toutes les formes de création et d’innovation qui sont mises en valeur. Certaines formes de création sont en telle rupture avec une norme (Bourdieu, Becker) que le gestionnaire voire la société a du mal à les comprendre voire à les accepter. Par exemple, lorsqu’on été joués Ionesco ou Beckett dans les années 1960, il n’y avait pas de spectateurs. Si on suit les critères de gestion classiques, on respecte le budget, on aurait ni publié ni joué Beckett et Ionesco. Si on gouverne uniquement par les chiffres, le gestionnaire ne peut pas soutenir les francs-tireurs (ceux qui agissent en dépit des conventions et créent un monde). D’où notre question, dans une société gouvernée par le résultat, existe-t-il des voies alternatives? Pour répondre à cette question, des cas marginaux ont été choisis. Ce sont des contre-exemples de ce qui est véhiculé dans les livres de gestion. Ces contre-exemples obligent à s’interroger sur ces outils de gestion. Notre analyse s’inscrit dans une tradition critique de la comptabilité comme objet social (Hopwood, Colasse), où il existe une gouvernance par les chiffres (Miller, Porter, Supiot, Desrosières), les chiffres étant le langage légitime (Bourdieu).